Humeurs

J’ai arrêté le CrossFit…

… pour quitter une secte.

Avant d’expliquer pourquoi j’ai décidé d’arrêter, peut-être serait-il intéressant de comprendre pourquoi j’ai voulu commencer.

 

Acte I : Mon historique sportif

 

Je pratique du sport depuis de nombreuses années. Course à pied, vélo, salle de fitness, je n’étais pas une novice dans la pratique sportive. Toutefois, mon profil était banal et ennuyeux. Je m’entrainais seule, je n’aimais pas être bousculée, je ne me repoussais jamais mes limites. Je participais de temps à autres à quelques cours collectifs avec peu d’entrain et en ressortait encore plus morte d’ennui.

Pendant beaucoup d’années, mon but était purement esthétique : ne pas être grasse. C’était la seule chose qui résonnait dans ma tête. Je n’avais pas de notion de nutrition pour mon bien-être. J’étais en bonne forme et je n’avais pas non plus le besoin d’être différente, sportivement parlant.

Il y a quelques années, je me suis mis comme objectif personnel de devenir une meilleure version de moi-même : plus fonctionnelle, plus forte, plus rapide. Je n’avais jamais été voir un coach – grossière erreur ! – j’avais tout appris par moi-même en autodidacte.

J’ai commencé à m’intéresser plus profondément à la musculation, non plus dans le but d’obtenir un résultat esthétique, mais un résultat au niveau de mes performances. J’ai acheté des livres, j’ai fait mes recherches, j’ai demandé des conseils à des professionnels. Assez facilement, je suis tombée dans la boucle de « je veux être plus forte / meilleure » et je dois avouer que j’ai énormément appris : changer ma façon de m’entraîner pour stimuler la croissance musculaire et le stimuli nerveux, l’intérêt de respecter certains principes de macro-nutrition, etc.

Ce que je recherchais dans la pratique sportive était la sensation de m’être donnée à fond, à savoir : transpirer, être à bout de souffle. La musculation ne me donnait pas ce plaisir, mais je la retrouvais dans la course. Toutefois, je devais admettre que même si mon endurance était bonne, mon agilité était inexistante.

On m’avait parlé du CrossFit et je ne voyais là que des gens qui se cloquaient les mains avec leurs barres lourdes et leur vocabulaire incompréhensible. J’avais encore en tête l’ennui des cours collectifs et je ne me voyais pas entrer dans une telle discipline.

En parallèle à cela, je passais par une époque de ma vie transitoire où j’ai dû retourner chez mes parents, abandonner mon indépendance, perdre mon cercle d’amis à cause d’un déménagement… C’était difficile. J’ai changé de travail et j’ai dû créer de nouveaux repères. Mon entreprise était affiliée à une box de CrossFit et une séance d’essai avec d’autres collègues avait été proposée. Etant à ce moment-là dans la recherche de dépasser mes performances et de pimenter mes entraînements, je me suis laissée tenter. Là, surprise : j’ai adoré le WOD. Pourquoi ? Parce que j’étais en-dehors de ma zone de confort. Je faisais des mouvements que je ne pratiquais jamais, j’étais boostée à me donner à fond, à ne pas lâcher, c’était convivial. J’avais une énorme phobie sociale et j’ai miraculeusement aimé être entourée.

 

Acte II : La dépendance

 

CrossFit_Black_Banner_3x8

Le CrossFit représentait tout ce que je recherchais : qu’on me motive, qu’on me stimule, que je sente que je progressais. Je recherchais quelque chose qui me rende plus dynamique, plus fonctionnelle, plus prête à tout affronter. Ca se présentait comme un sport extrêmement complet. C’était varié, fun, la communauté était superbe. Le rêve, non?

J’ai remarqué que j’avais énormément de points faibles : absolument normal. J’avais passé des années à bosser les mêmes muscles, à ne pas me forcer à aller au-delà de ma zone de confort. On m’a fait travaillé ma mobilité, on m’a fait faire des swings, on m’a fait porter et jeter du lourd, on m’a donné un objectif de temps (timecap, EMOM) pour t’obliger à aller plus loin à chaque fois. Les gens sont là, tous dans le mal, on se soutient et on se dit qu’on en est capable. Il y a toujours de l’amélioration et c’est addictif.

Toutefois, dans ma tête sommeillait toujours quelques points d’exclamations. Un sport si complet a ses limites (je ne parle là que de mon point de vue) :

  • Un WOD, c’est 60 minutes, pendant lesquelles il n’est pas possible de tout voir. Tes faiblesses ne sont pas forcément travailler pendant les WODs, ce qui implique que tu dois investir du temps supplémentaire pour travailler tes points faibles.
  • Les WOD ne sont pas fait pour progresser. Ils sont là pour que tu te dépenses. On en revient au point d’avant : si tu veux t’améliorer, tu dois consacrer du temps supplémentaire.
  • On dit du CrossFit qu’il s’agit du sport le plus complet (cardio, gym, muscu). Toutefois, personne n’est fait pour être bon partout (et ça, tout le monde le dire, pas de conflit à ce propos). Forcément, ça créé de la frustration de ne pas être bon quelque part (dans mon cas, la gym). Je trouvais ça plus raisonnable d’améliorer là où j’avais un potentiel d’amélioration physique et de sentiment d’accomplissement.
    • Ca peut sembler le discours de quelqu’un de frustrée – j’admire les gens qui sont bons et doués en gym et si seulement je l’étais ! Mais pour moi, il s’agit là de vouloir convaincre un chien de miauler.
  • C’est chronophage. Les WODs. L’entraînement pour s’améliorer. Toutes les activités en communauté (parce que forcément, tu y passes du temps là-bas dedans … Et c’est en étant ensemble qu’on crée des liens, c’est logique). J’avais l’impression d’être dans une secte. J’y passais énormément de temps, à peu près tous les jours. Etait-ce vraiment viable ?
  • Les whiteboards et les catégories. Les bons coachs (et j’en avais) te disent que tu ne dois pas avoir honte de faire ton WOD en rookie, de noter ton temps, etc. Pas de souci. Toutefois, observer le résultat des autres, « s’obliger » à pousser plus lourd et plus fort … Ca t’engage dans cette spirale de comparaison et de compétition élitiste. La plupart d’entre nous ne sommes ni athlètes, ni compétiteurs, ni ne vivons du sport.
  • J’avais déjà, dans le passé, fait des tests sportifs que j’avais réussi haut la main, sans en faire autant. A quoi bon, du coup ? Je voulais m’améliorer pour avoir plus de facilité, c’est tout.
  • Mon corps avait changé physiquement et je ne me reconnaissais plus. Forcément, plus de force implique du muscle, mais je me ne me retrouvais pas dans ce corps que m’avait forgé le CrossFit. Je ne me sentais plus moi.

Le déclic s’est fait un jour où nous avions de la course dans l’entrainement.

Alors que tout le monde se plaignait, j’étais hyper enthousiaste.

Alors que je ne me sentais pas très douée et loin derrière les autres quand je comparais mes scores, je ne rendais compte que mon cardio n’était pas si moche.

Je suis retombée sur des vidéos d’entrainement HIIT et j’ai fait quelques cours de boxe avec une amie. Surprise : j’étais de nouveau envahie par cette sensation d’être bien bottée aux fesses, car mes bras ne répondaient plus au bout de 20 secondes de travail, sans poids, juste à taper dans un sac.

Acte III : changement de cap

 

Un temps de réflexion et de remises en question m’a permis de remarquer ce que je cherchais, ce dont j’avais vraiment besoin.

  • Je voulais être plus rapide en courant.
  • Je voulais être plus fonctionnelle et rapide sur mes coups.
  • Je voulais être plus mobile.
  • Je me sentais lourde dans ce corps. J’avais pris du muscle, de la masse, je voulais me sentir plus légère.

Le CrossFit ne répondait pas tout à fait à mes questions, du moins, pas dans la technique. Je recherchais quelque chose qui me permettait d’être plus « sur le terrain » et pas à m’entrainer en salle. Je voulais courir, grimper, même frapper et surtout : être explosive.

Je me suis défaite de cette image que « être fort, c’est charger plus / être plus baraque ». Non. Pas besoin d’être plus épais pour être plus fort. Tu peux avoir de bonnes épaules et un dos large, mais au moment venu, ne pas savoir courir après quelqu’un qui t’a piqué ton téléphone, ne pas savoir grimper un mur, ne pas courir plus d’un kilomètre, etc. S’entraîner au poids du corps ou avec très peu de charge, c’est très efficace.

Toutefois, tout n’est pas à jeter dans ce sport, au contraire. J’ai appris l’importance de varier  ses entrainements et j’apprécie toujours autant les mouvements d’haltérophilie et les exercices de gym. Aussi, je ne mets plus de côté la mobilité et j’inclus le yoga comme une nécessité dans mon entrainement pour être plus souple. Je pense d’ailleurs qu’inclure quelques WODs dans sa planification d’entrainement est même une bonne idée, afin de stimuler son système nerveux et ne pas se donner cette impression de routine et d’avoir atteint un plat.

Le plus important reste de faire ce qui nous fait du bien et ce qui nous procure les plus belles sensations.

 

 

Humeurs, Non classé

J’ai entrepris un voyage…

avec moi-même.

A savoir : en solo. Dans le sens propre du terme.

Entreprendre un voyage solo peut faire peur, peut impressionner. 

Il m’a fallu apprendre à me défaire des aprioris, en commençant par le regard des autres. « Que dira-t-on ? » « Mais pourquoi seule ? » « Tu vas t’ennuyer non? » et le meilleur pour la fin : « tu n’as personne avec qui partir? »

On va y aller pas à pas. 

2020-02-02 19.35.15

La peur d’être validée :

J’ai passé de nombreuses années à avoir peur. Peur d’être seule. Peur de (re)commencer. Peur d’entreprendre. Peur de m’affirmer. Peur de dire ce qui ne me plaît pas. Pourquoi :

  • Les réprimandes 
  • Les remarques
  • Les engueulades 

J’ai souffert jusqu’à présent du syndrome de la petite fille: celui qui te pousse à vouloir faire plaisir 24/7, notamment papa et maman. C’est connu: qui t’aime au monde plus qu’eux ? 

Je vais te le dire : toi-même. 

  • Pourquoi ne pas faire une carrière universitaire ? Papa/maman n’a pas pu étudier et il s’agit évidemment de la meilleure façon d’être heureux/bien situé plus tard. 
  • Pourquoi tout lâcher et vivre moins à l’aise économiquement ? C’est stupide de devoir compter ses sous pour vivre la vie. 
  • Pourquoi ne pas assister à tous ses événements plein d’enfants/avec ta famille ?
  • Pourquoi tu fais autant de sport ? Personne n’est sportif dans notre famille. 
  • Pourquoi comme d’habitude tu manges différent ? 
  • Pourquoi t’es pas d’accord ?
  • Pourquoi tu respires ? 

Bref. Papa, maman, good job lors de la fécondation, mais il est temps que l’on pose les cartes sur la table. Mes neurones et mon cerveau ne sont pas une prolongation de votre vie, de vos pensées, de vos objectifs. 

La peur du manque de validation de la part des parents m’a bloquée, figée, restreinte pendant des années. J’avais peur qu’en m’affirmant je déshonore, je fasse honte, je sois rejetée. Au final, en faisant ça, je me suis rejetée moi-même. Je m’en suis rendue malade. J’ai voulu être parfaite alors qu’en fait, j’étais pourrie de l’intérieur. 

Je suis tombée dans des troubles et des compulsions alimentaires, car je me sentais nulle, incomplète, une bonne à rien. Tout ça parce que j’ai été formatée à faire et accomplir des joies qui ne sont pas les miennes. 

Ne pas savoir me détacher du regard de mes parents ne m’a pas aidée à me détacher du regard des autres. Socialement, être seule, c’est louche. Pourtant, savoir être seule et apprécier ce que l’on fait, c’est beau. Être capable d’aimer le moment présent permettra de partager cette dimension et vision du monde, puis d’enrichir la vie de quelqu’un d’autre. 

 

2020-02-01 18.41.59

La peur de la solitude :

J’avais peur d’être seule. J’avais peur de m’affirmer, du coup, exister aux yeux des autres en étant moi-même.  

J’ai entrepris une longue thérapie pour apprendre à dire « salut, c’est Cristina et je baise vos mères 🤟🏾». 

J’avais peur qu’en étant moi-même on me rejette, qu’on me mette de côté. Pourtant, dès que j’ai osé le faire, j’ai découvert qu’on m’a accueilli à bras ouverts – ce n’était pas forcément les bras auxquels je me serais attendue, mais de là la capacité de s’émerveiller et bénir les belles surprises que nous réserve le simple fait de croire en soi. 

J’ai découvert des personnes et des histoires incroyables. J’ai découvert des paysages magiques. Je reviens avec un bagage émotionnel plus lourd que ma valise (et oui, je suis partie pendant la saison des soldes … et tout ce qui va avec). 

Qu’est-ce que tu changerais à ton voyage ?:

Prévoir. La prochaine fois, je prévoirai encore moins de choses. Billet d’avion et basta. 

Qu’est-ce que tu ne changerais pas?:

La démarche. L’envie de découvrir. Les photos.   Les rires et les discussions nocturnes. 

Qu’est-ce que tu as appris?:

Avant de partir, j’avais de nombreuses peurs et angoisses, différentes à celles citées avant. 

Je me sentais bloquée dans ma vie (job, économie, pression familiale). Partir et être loin de cette atmosphère anxiogène m’a permise de voir que je devais m’en séparer très vite, car loin de ce qui ne me fait pas du bien, j’étais libre. Je n’ai plus eu de mal de tête, chute de tension, envie de pleurer, boule au ventre. Revenir dans ma bulle (certains comprendront le jeu de mot) ne m’a pas apaisée. J’étais heureuse de retrouver certains de mes repères, mais d’autres ont ravivé des blessures encore fraîches. 

En sortant de ma sphère quotidienne, j’ai découvert des personnes aux valeurs et ambitions très différentes à celles qui m’enveloppaient. Des gens qui ont osé franchir le pas, partir et s’en sortir. Seul. Comme ça. Une source d’inspiration pour une citadine prisonnière des buildings. 

 

2020-02-02 09.39.06

Humeurs

L’ignorance…

… est si difficile à gérer.

 

Expliquer ce que l’on ressent lors d’une crise d’anxiété à quelqu’un qui n’en a jamais souffert, c’est comme tenter de décrire l’odeur des fleurs d’oliviers à quelqu’un qui n’en a jamais senties. Il n’y a pas de bons mots, il n’y a pas de bonnes expressions.

Demander de l’aide est étrange, car souvent, on demande de l’espace, du vide, du silence. Mon remède est dans l’exile, la paix d’un moment de solitude.

Etre fort, y a-t-il vraiment un mode d’emploi ? Etre fort, est-ce vraiment tout tolérer ? Est-ce tout ignorer ? Comment expliquer que leur partage est ma souffrance ? Je n’ai que 4 murs et une tête pour me défendre, les barrières ne sont pas optimales. On ne cesse de vouloir enfreindre cet espace qui m’appartient.

L’anxiété est la seule maladie qui est combattue en étant ignorée. C’est magique. Elle apparaît lorsqu’on ne la sonne pas et disparaît lorsqu’elle est ignorée.

Humeurs

“Je ne suis pas un label en velcro”

Est-ce que vous connaissez les harnais Julius-K9 ? Il s’agit de ceux que portent les chiens de police. Ils sont assez sympa, surtout parce qu’on peut les personnaliser. On peut acheter et écrire ce qu’on veut sur le Velcro. Ainsi, notre chien passé de “Julius” à “Noa”, “Chouchou”, “Doudou”, “Da Killa” en deux coups trois mouvements – bancaires. On peut changer de personnalité à gogo.

C’est cool, les étiquettes. Ca permet de classifier, ordonner, organiser, s’y retrouver. C’est beaucoup de bonus pour les névrosés de la vie qui, comme moi, aime mettre chaque chose à sa place. C’est une sécurité.

Tu n’es pas une étiquette.

Ce qui s’applique aux objets ne peut pas l’être pour nous. Nous ne sommes pas une étiquette. Nous ne sommes pas un Velcro qu’on se met sur le front. Moi, Noa, je souffre d’angoisse. Je suis anxieuse. Mais je ne suis pas mon angoisse. Je ne suis pas anxieuse. J’ai des moments d’angoisse et des moments d’anxiété, tout comme j’ai des moments de joie, de bonheur, de détente.

Mais alors, pourquoi je le fais ?

Manque de confiance en soi, besoin de réponses, quête d’explications. Ca me rassure, ça me calme de pouvoir rationnaliser ce qui m’échappe, surtout lorsque ça me concerne. C’est ma maladie, c’est mon angoisse qui me fait agir comme ça. C’est facile.

Je ne suis pas mon angoisse. Elle fait partie de ma vie, mais elle n’est pas ma vie.

Humeurs

“Mes parents m’ont rendu dépressive…

… Et je ne vais pas en mourir.

Je n’ai pas d’enfants et je ne pense pas en avoir de si tôt.

Je n’ai pas d’attraits particuliers pour les enfants et je ne sais pas si ça sera le cas un jour.

Je ne suis pas maman et je ne sais pas ce que ressent une mère qui a eu eu un être dans son ventre et de le voir sortir par un de ses orifices.

Par contre, j’ai été enfant, adolescente, jeune adulte et en cours d’être certifiée adulte. J’ai grandi avec une famille standard, des parents toujours mariés, la maison, les chiens, le jardin. C’est si parfait.

Oui mais alors, être parent = droit de raison ?

Qu’un parent se fasse du souci pour son enfant, c’est compréhensible. On veut son bien, le protéger, que rien ne lui arrive. Qu’on agisse par instinct me semble très bien. Qu’on agisse par devoir me semble triste.

Qu’un parent veuille conseiller son jeune adulte grâce à son expertise de vie – nos parents, ces sages gens – sera un réflexe que j’aurai très certainement moi aussi lorsque des rides marqueront mon visage satiné. Qu’on veuille lui faire comprendre que c’est que l’un qui a raison « Parce que c’est comme ça », c’est triste.

Qu’un parent veuille aider et épauler son adulte dans des moments difficiles me semble être un réflexe de protection. Qu’on veuille le piétiner de par sa suprématie et refuser d’accepter qu’eux aussi, sont fatigants, c’est triste.

Non, nos parents ne sont pas parfaits. Nos parents ne sont pas des êtres venus d’une autre galaxie. Nos parents sont des personnes – je vous jure. Ils pensent, ils ont faim, ils ont soif et leurs opinions ne sont pas forcément les nôtres. Nous ne sommes pas obligatoirement un résultat de leurs idéaux et de leur éducation. Ils n’ont pas un savoir infini et la réponse à tout. Ils ne savent pas mieux résoudre les problèmes que nous. Ils ne savent pas forcément ce qui nous pousse réellement à être une meilleure version de nous-mêmes.

A vouloir parfaire et me plier à leurs souhaits exacerbés, je me suis oubliée en tant qu’individu. Individu. Individuel, unique. Le mot hurle, notre tête le tait.

Les parents qui détruisent

Certes, des parents bienveillants, qui font juste, existent. Des parents qui font faux, ça existe aussi. Nos parents peuvent être sujets à des troubles psychiques,  avoir des idées saugrenues et vivre dans un univers parallèle au nôtre.

Nos parents ont vécu dans d’autres contextes, avec d’autres idées. Ils n’ont pas vécu sous les mêmes doctrines. Il est très probable que leurs idées du bonheur, de la perfection, de la réussite, ne correspondent pas à nos idées.

Je n’ai parlé que des parents jusqu’ici, parce que je tiens à finir par le plus important. L’individu que nous sommes. C’est notre droit d’être entendu, notre droit de choisir.

Je ne peux pas me permettre de parler au nom de personne, c’est pourquoi je ne parlerai qu’en mon nom. Noa, celle que je suis, avait tellement peur du rejet, de faire faux, d’être corrigée, qu’elle s’est fait très petite et très frêle. Noa, l’adulte qu’elle est devenue, a peur. Elle pleure, elle angoisse, elle veut s’éteindre, car elle n’est pas valorisée en tant qu’individu. Elle n’est valorisée que quant aux valeurs que ses parents veulent qu’elles remplissent. Une liste de courses. Une poupée personnalisée.

L’angoissée modelée

J’aimerais tellement avoir la solution pour foutre un coup de pied à cette boule au ventre qui vient à chaque fois que je franchis le seuil de la maison, sauf que je sais qu’un échec, qu’un mauvais commentaire m’attend au tournant. Le pouvoir des mots n’est pas à négliger et qu’il est bon d’entendre un compliment, plutôt que d’un « Pourquoi tu ne parles pas, t’es encore de mauvaise humeur, c’est ça ? ».

La réalité, c’est que personne n’a une vie parfaite. Nous avons tous nos périodes un peu meilleures, un peu pires. Si pour moi la famille est un fléau, elle est une bénédiction pour un autre, et vice versa.

Le plus important reste de savoir s’entour des bonnes personnes parce que, croyez-moi, il y en a. Il y a des personnes dont la bonté est réelle, dont la bienveillance est infinie, dont leur foi en vous est existante. Des personnes qui voient votre potentiel, votre volonté, votre envie de vous battre. Pas besoin d’en avoir une ribambelle, juste une suffit. Et rien que pour le sourire de cette personne, le combat mérite les cicatrices.

“Je ne te demande pas de me comprendre, ni d’être d’accord.”

On vit dans une société dans laquelle les parents sont sacralisés. Malgré les dogmes… Devinez-quoi ? On ne doit rien à personne, parents inclus. 

Il s’agit d’un véritable deuil. C’est long, c’est compliqué, c’est douloureux. Mais c’est faisable.

Lectures

Review – Quand les astres s’emmêlent

 

20190529_201318-crop

Résumé

À Sydney, Justine Carmichael – Sagittaire cartésienne inflexible sur l’orthographe – croise par hasard Nick Jordan – Verseau inspiré, accro à la scène –, son amour d’enfance.
Les deux amis ont grandi ensemble et ne se sont plus revus depuis l’adolescence. Nick est comédien, ou tente de l’être, tandis que Justine attend patiemment qu’une place de journaliste se libère au sein du magazine où elle travaille, L’Étoile.
Lorsque Nick confie à Justine l’admiration et la confiance qu’il voue à l’astrologue de L’Étoile et à ses prédictions, la jeune femme commence à s’intéresser de plus près à ce fameux horoscope.
À la faveur d’une promotion tombée du ciel, Justine se lance alors dans une folle aventure… Dans l’espoir d’influencer les décisions de Nick et de le rapprocher d’elle, elle réécrit en douce, chaque mois, les prédictions dédiées aux Verseau.


 

Mon appréciation

Une fois n’est pas coutume, je me suis laissée tenter par une comédie romantique. Moi-même sagittaire, le résumée m’a tout de suite fait tilt. La couverture est agréable à regarder et on sent qu’une lecture légère va arriver.

Nous sommes toutes Justine Carmichael, peu importe la date à laquelle nous soyons nés. Je crois qu’il est juste de dire qu’à un moment ou à un autre de notre vie, nous avons eu envie de pouvoir tirer les ficelles de notre destin, afin d’obtenir un certain résultat. Je crois qu’il est tout aussi juste de dire qu’après coup, le karma s’occupe bien de nous.

 

L’histoire est écrit d’un point de vue omniscient. Le ton du livre est rapide, souple, léger. L’auteur veut faire ressortir la vitalité et l’entrain de ses personnages. Il y a beaucoup d’humour, ce qui fait ressortir le côté récréation de la lecture.

Oui, on sait pertinemment comment va finir l’histoire mais non, on ne se trouve pas dans une lecture émotive ou sentimentale. De même, toutes les scènes ne sont pas centrées que sur Justine ou Nick. Le livre met en avant diverses histoires et, au début, je me suis un peu perdue avec tous ses personnages sorties de nulle part. tous semblent lien les uns avec les autres. Cependant, au fil de livre, on comprend pourquoi Minnie Darke les fait apparaître et un sourire embellit notre visage lorsque le nœud se défait avec souplesse.

 

J’ai beaucoup apprécié comment cette histoire remet en question notre perception de la vie, nos acquis, nos convictions, notre appréhension face aux prises de risque. Plus intrigant encore, on voit comment certaines personnes jouent de nos convictions et desdites peurs, afin de nous manipuler et nous mener dans leur terrain.


 

Un livre de Minnie Dark
ISBN : 2749160995
Editeur : Le Cherche Midi
Publié le 11 avril 2019

Humeurs

Oui, je suis parfaite.

… ou j’aimerais pouvoir le faire paraître.

Le cas que j’aimerais aborder avec vous aujourd’hui est celui de l’entretien d’embauche. En général, on peut établir que le processus est celui-ci :

  • Je recherche du travail. Je postule. Je postule. Je postule. Je postule. Je reçois un refus. Je postule. Je postule. Je postule. Je postule. Je reçois un refus. Je postule. Je postule. Je postule. Ce processus peut se répéter ad eternam -1 = invitation à un entretien.

A ce moment, on y croit tellement peu qu’on se sent comme un enfant devant ses cadeaux de Noël. On est fier d’avoir enfin obtenu unentretien. Soyons optimistes et disons que ce poste, il nous fait vraiment envie. La réaction logique est de vouloir montrer notre meilleur profil à notre employeur afin de maximiser les possibilités de passer à la phase suivante.

Nous passons tous par le même bateau et tous les employeurs vont nous poser les mêmes questions, même si tournées de façon différentes. Leurs questions banalesveulent que vous mettiez en avant votre originalité.

Mes petits conseils :

  • Soyez clair, bref, précis.
  • N’énumérez pas vos qualités comme s’il s’agissait d’une liste de courses. Mettez-vous en situation et pensez aux retours que vous avez au travail, dans votre cercle d’amis, dans votre quotidien. C’est de là que vous allez puisez des exemples concrets que vous allez pouvoir illustrer. L’employeur ne va pas vous croire juste parce que c’est vous. Il veut être convaincu.
  • Ne tombez pas dans les banalités des défauts tels que « je suis maximaliste, mais c’est bien », « je suis pointilleux, mais c’est bien ». Soyez original et unique, comme l’être que vous êtes. N’oubliez pas que reformuler n’est pas mentir. Vous pouvez affirmer que vous avez du caractère, que cela vient du fait que vous avez les idées claires, que vous aimez être convaincu. Vous pouvez dire que vous êtes impatient, car vous considérez que le temps est précieux et qu’on peut toujours se donner les moyens de faire le travail efficacement, sans perdre votre temps ni celui des autres. Tout est une question de formulation. Encore une fois, le pouvoir des exemples en main est à considérer !

Les gens faces à vous sont des humains et donc naturellement imparfaits. Ils ne sont pas toujours au top. Ils ne font pas toujours tout juste. Leur expérience du terrain, leur savoir-faire, leur salaire, ne les range pas au rang de dieux. Ils accomplissent des tâches, vous en accomplirez d’autres et vous serez tout autant utile qu’eux. De ce fait, pendant l’entretien, soyez vous-même. Ne restez pas en apnée. Respirez, souriez, soyez détendu. Le sourire est un vecteur de bien-être et de mise en confiance.

Films

“Détective Pikachu” – Critique

“Détective Pikachu”, ou comment je suis retournée dans un passé futuriste

musicartsculture_movies1-1-4b8424fc8ccc275e

Je suis une fan inconditionnelle de Pokémon, depuis le jour où ce jeu a vu le jour sur le marché européen. Tous les jeux, tous les dessins animés, tous les films, tous les mangas … J’ai avalé ce monde, plus que je n’ai vécu dans ce monde-ci. Tout naturellement, lorsque j’ai su qu’ils faisaient un live action de ma saga fétiche, la question ne s’est même pas posé, je suis allée voir le film.

De quoi ça parle ?

Tim Goodman travaille dans les assurances, bien loin du monde des dresseurs Pokémon. Voilà qu’on lui annonce la disparition de son père, agent de police à Ryme City. En s’y rendant afin d’y récupérer des biens, il tombe nez à nez avec un Pikachu qui parle. Le hic, c’est qu’il est le seul qui le comprend. En plus, il s’agit d’un hyperactif, accro au café et amnésique. Accompagné de son acolyte, il se lance à la recherche de son père.

Le film s’impose comme un spin-off et, de ce fait, s’éloigne absolument du schéma traditionnel de Pokémon et de ses films. On oublie les arènes, les combats, les quêtes. Ceux qui espéraient voir des scènes d’action et d’attaque seront probablement déçus.

Le film est un vrai film d’action et avec une intrigue bien filée. Le spectacle est au rendez-vous et la production n’a pas lésiné sur le budget. Soyons conscients que ce film est la première adaptation américaine de la firme japonaise. C’est un énorme honneur qu’a eu Rob Letterman – déjà connu pour avoir fait le live action de Sonicet surtout Shreken 2001.

Ce que je changerais

C’est un blockbuster dans toutes les règles de l’art. Alors oui, l’intrigue n’est pas la plus surprenante et on sait comment tout va se terminer très vite. Non, ce n’est pas axé sur tous les types de Pokémon existants, on ne nomme même pas des légendaires.

Detective-Pikachu-Pokemon-Header

Ce que j’ai regretté

Pas de Noctali en vue. Ok, ça, c’est extrêmement personnel – c’est mon Pokémon préféré. Forcément, je l’attendais quart de tour.

Ce que j’ai aimé

L’histoire reste attachante, amusante et on la suit avec en train. Son humour est agréable – admettons que Shrek reste encore à ce jour un film particulièrement drôle, si ce n’est le plus drôle de sa génération ! – et, graphiquement parlant, il s’agit d’un travail particulièrement soigné. Du début à la fin, on est immergé dans ce monde fantastique qui paraît incroyablement réel.

Ce que j’ai adoré

Sans aucun doute, la ribambelle de clin d’oeil fait à la saga Pokémon d’origine. Rob Letterman devait au moins ça aux fans, étant donné que la trame du film est absolument différent de l’histoire de base. Les plus âgés – comme moi … – ont une double lecture du scénario et ça les rendra à coup sûr nostalgiques. Les références sont multiples et les vrais fans les décèleront avec délice.

  • L’histoire de Mewtwo, déjà protagoniste du tout premier film de la saga Pokémon
  • Le Psykokwak, clin d’œil à celui d’Ondine
  • Mime, clin d’œil à celui de Délia
  • Lorsque Pikachu chante l’opening « Pokémon, attrapez-les tous ! »
  • La collection de cartes Pokemon de Tim

Je conclus donc

Oui, je recommande le film. Ce sont 104 minutes pendant lesquelles on retombe en enfance, on se laisse bercer par la nostalgie et ça fait un bien fou. Je parle pour moi, mais me retrouver plonger dans cet univers en 3D, avec des graphismes si peaufinés, m’ont donné les frissons à plusieurs reprises.

pokemonduck

Humeurs

A-t-on vraiment une mission de vie?

Le sujet de conversation qui revient le plus souvent chez moi, surtout en ce moment, c’est ma vocation. Mon ikigai. Le but de mon existence. L’an passé, allez savoir pourquoi, j’ai reçu une vraie bouffée d’air frais lorsque j’ai pu mettre le doigt et, surtout, verbaliser mon mal-être. Je détestais mon job. Je n’aimais pas le milieu dans lequel j’évoluais. Je ne voyais pas l’intérêt de mon quotidien. Une vraie libération que de pouvoir sortir de ce quotidien qui me plombait le moral.

J’ai vécu une phase d’euphorie intense lorsque j’ai quitté mon emploi. J’étais libérée – et délivrée, je vous voir venir. En vraie angoissée de la vie que je suis, j’ai subi une phase de spleen particulièrement conséquente ensuite. Je me suis beaucoup remise en question : avait-ce été intelligent de quitter mon revenu mensuel ? Est-ce que mon boulot était une des raisons réelles de ma tristesse ? Est-ce que m’affirmer dans ma décision, de me lancer dans une autre voie était vraiment la bonne ? Allais-je le regretter ? Trop de temps pour réfléchir, trop de temps pour cogiter, trop de temps pour me laisser sombrer dans mes idées.

Une des thérapies que je préfère, c’est le petit café – une bière ou un verre de rosé fait très bien l’affaire aussi – et discuter sur ces choses qui me tracassent. En parlant de vive voix avec quelqu’un, mes peurs me semblent moins impressionnantes et parfois, je parviens même à comprendre d’autres choses que je ne voyais pas avant. J’en suis venue à beaucoup réfléchir sur le sens de nos vies, le pourquoi nous sommes ici, comment être heureux, pourquoi nous l’étions ou non.

 

Aujourd’hui, je veux juste me pencher sur la question de la vocation de vie, de notre leitmotiv pour nous lever chaque matin et être satisfait de notre journée.

Pendant ma phase moins glorieuse, j’en venais à penser que j’avais gâché des années de ma vie ; des années d’étude dans le vide, des années à travailler pour rien, des relations échues. Avec le recul, je me rends très bien compte que je ne peux pas être objective en étant si dramatique. Je me devais d’être honnête envers moi-même et j’ai ainsi remarqué plusieurs choses.

Lorsque je me suis décidée à commencer des études en Hospitality Management, cette décision avait été mûrement réfléchie. J’étais passionnée par ce que je faisais, ce que j’apprenais et j’étais réellement heureuse d’aller à l’université. Tout me semblait intéressant et fascinant. Je l’ai toujours dit et je le répèterai toujours : je n’ai pas connu de périodes où je me suis dit « Pourquoi je fais ça, déjà ? ». Au contraire. Tous les jours étaient plaisants, pleins d’aventure.

Cependant, lorsque j’ai commencé à travailler, je me suis confrontée à une autre réalité. J’ai toujours travaillé à côté de mes études, me payant ainsi mes voyages, mon permis de conduire et bien d’autres caprices. Me lever le matin et être active dans la vie professionnelle ne me faisait pas peur. Toutefois, l’image que j’avais de l’industrie hôtelière et la vie que j’avais vécue étaient deux univers parallèles. Peu à peu, la passion est partie et l’envie d’évoluer et de grandir dans ce milieu aussi. Il y a une chose qui a persisté – et d’ailleurs toujours valable aujourd’hui -, c’est mon envie d’être présente pour les autres, de venir en aide, d’être active et de pouvoir user mon énergie à bon escient.

 

J’en suis donc venue à une autre conclusion, qui est que notre mission de vie change forcément selon notre parcours de vie. Ce que nous vivons, nos expériences, nos rencontres, nos bonheurs, nos malheurs, nous façonnent. On peut absolument étendre cette vérité dans notre vie professionnelle ou personnelle. De ce fait, je ne prends plus mon changement de route comme une fatalité, mais plutôt comme une voie dans laquelle je n’étais pas prête à m’engager avant. Je ne nie même pas l’éventualité que si je l’avais fait avant, je n’en aurais pas eu marre aussi. Je n’ai pas cette prétention.

 

Il a été important pour moi de pouvoir échanger sur mes doutes, mes craintes, mes remords, afin d’ouvrir les yeux et me rendre compte que je n’étais de loin pas la seule personne à qui cela arrivait. Nous sommes énormément de personnes à se remettre en question et à se lancer. Sauf que nous, les angoissés de la vie, on se pose trop de question et on stagne. Un peu comme un moteur diesel, on attend qu’on nous start pour démarrer.

 

C’est très beau tout ça, Noa : quid des amis et des amours dans tout ça ? De toutes ces personnes que tu as rencontrées, qui t’ont blessée ? 

Il y a deux messages que l’on m’a transmis et qui ont marqué mon esprit pour toujours. Le premier est que les gens ont une mission dans notre vie, eux aussi. Ils sont là pendant le temps qu’elle dure et, une fois accomplie, ils repartent. Ça, c’est cool quand le scénario et la fin est sympa. En ce qui concerne des séparations douloureuses, des déchirements, un ami m’a un jour dit “Dis “Merci” à la vie lorsqu’une personne qui te blesse part ! Elle est en train de t’écarter une personne qui te blesse, qui ne t’apportera rien et ne te rendra pas meilleur, pour laisser quelqu’un d’autre venir et te rappeler ta vraie valeur. C’est une bénédiction.” Evidemment, lorsqu’on est en phase de deuil, la tristesse nous empêche de voir que ce message est rempli d’une vérité et d’une lumière éblouissante.

 

Tout ce qui nous arrive est bon à prendre, même si fraichement blessé, on ne pense qu’à la douleur pinçante que l’on ressent. Ca finit toujours par aller – et avec une bière bien fraiche à la main, encore mieux !

Lectures

Review – Company of Killers Tome 1 – A la recherche de Saraï

20190512_152514

Résumé

« Je voudrais que Victor ne me quitte jamais. J’avais déjà du mal à supporter l’idée d’être séparée de lui, mais à présent… C’est encore pire. Nos âmes sont liées à jamais, qu’il l’admette ou non. Nous ne formons plus qu’un et je ne peux même plus imaginer de vivre sans lui.. »

Sarai n’a que quatorze ans quand sa mère l’abandonne au Mexique entre les mains d’un trafiquant de drogue. Neuf ans plus tard, elle n’a plus peur de rien et ne rêve que d’évasion. Persuadée de trouver un allié en Victor, un tueur à gages engagé par l’homme qui la séquestre, elle profite d’une visite de celui-ci pour monter dans sa voiture.

Même la jeune femme ne tarde pas à découvrir que Victor est aussi dangereux que le criminel auquel elle vient d’échapper. Pourtant, quelque chose en lui l’attire et la rassure. Et au lieu de le fuir, elle se découvre prête à tout pour ne plus le quitter.


 

Mon appréciation

C’est en cherchant de nouvelles lectures que je suis tombée, par hasard, sur un article parlant de Company of Killers 1 – A la recherche de Saraï. J’ai toujours été fortement attirée par les films et les séries d’intrigue, de suspens et si en plus ils évoluent dans un milieu policier, d’investigation ou d’activités illégales, je suis largement conquise d’avance. C’est ainsi que je me suis très facilement laissée convaincre par l’achat de ce livre.

Saraï n’était qu’une adolescente de 14 ans lorsqu’elle est jetée dans les mains de Javier, au Mexique, un homme à la tête d’un réseau d’esclaves sexuelles. Elle y est captive pendant 9 ans. On s’attend à ce qu’une adolescente ainsi traitée – bien qu’il s’agissait de sa « préférée » – soit absolument instable, névrosée, avec des tendances questionnables et attachée au monde des drogues et autres addictions. Rien de tout ça. Saraï est une jeune femme de 23 ans déterminée, prête à tout pour s’en sortir et revenir à une vie « normale ». Elle met en place un plan d’action pour s’échapper de sa résidence qui ne tourne pas comme imaginée.

Elle profite de la visite d’un tueur à gages, venu accorder un contrat avec Javier, pour se faufiler dans sa voiture et s’enfuir, cachée, pour rejoindre les Etats-Unis. Victor va la repérer immédiatement, mais ne va pas la rendre à son propriétaire pour autant. Il s’agit d’un homme absolument froid, imprévisible car opaque comme de l’encre de sèche, en aucun cas bavard ni affectueux, ferme et sans aucun scrupule. Pourtant, un lien entre eux se tisse. Il prétexte l’employer comme monnaie d’échange pour arriver à ses fins et s’en sortir encore mieux dans ses contrats, sans jamais cesser de la couvrir et de la protéger.

 

Le style d’écriture, dynamique, enchaine les situations explosives. Beaucoup d’action, beaucoup de tension, qui ne laissent pas le lecteur se reposer et le maintiennent en alerte du début à la fin. On vit avec suspens et énergie les scènes. La relation qu’ils partagent s’intègre parfaitement dans le récit. On vit l’histoire surtout du point de vue de Saraï, clairement déboussolée, mais à la fois fascinée par cette homme qui l’a couverte et sortie de son enfer. On en vient à se demander si son attirance envers lui n’est pas due à un syndrome de Stockholm – ce qui serait compréhensible, vu son vécu – et on s’attache nous aussi à cet homme qui reste impassible du début à la fin. Certains chapitres sont écrits de son point de vue, mais, encore une fois, on ne le cerne pas plus pour autant. Les personnages ne sont pas simples à déchiffrer, l’auteur a clairement finement travaillé leurs traits de caractère et leur personnalité.

 

Company of Killers m’a surprise en bien. J’avais peur que l’on tombe dans la romance poussée, mais en vrai, l’action est très présente et les sentiments ne sont pas pas au centre du récit. La relation entre les deux personnages principaux a beaucoup reste fondée sur beaucoup de méfiance et de questionnements, sans pour autant que cela ne pèse sur le fil de l’histoire. Encore une fois, cela montre qu’ils agissent par instinct, surtout de survie.  Ce que vit Saraï nous fait à la fois tressaillir, émouvoir et sourire et on s’imagine aisément à sa place.


 

Un livre de J.A. Redmerski
Editions Milady
Publié en français le 22 août 2018
ISBN : 2811237399