Humeurs

“Je ne suis pas un label en velcro”

Est-ce que vous connaissez les harnais Julius-K9 ? Il s’agit de ceux que portent les chiens de police. Ils sont assez sympa, surtout parce qu’on peut les personnaliser. On peut acheter et écrire ce qu’on veut sur le Velcro. Ainsi, notre chien passé de “Julius” à “Noa”, “Chouchou”, “Doudou”, “Da Killa” en deux coups trois mouvements – bancaires. On peut changer de personnalité à gogo.

C’est cool, les étiquettes. Ca permet de classifier, ordonner, organiser, s’y retrouver. C’est beaucoup de bonus pour les névrosés de la vie qui, comme moi, aime mettre chaque chose à sa place. C’est une sécurité.

Tu n’es pas une étiquette.

Ce qui s’applique aux objets ne peut pas l’être pour nous. Nous ne sommes pas une étiquette. Nous ne sommes pas un Velcro qu’on se met sur le front. Moi, Noa, je souffre d’angoisse. Je suis anxieuse. Mais je ne suis pas mon angoisse. Je ne suis pas anxieuse. J’ai des moments d’angoisse et des moments d’anxiété, tout comme j’ai des moments de joie, de bonheur, de détente.

Mais alors, pourquoi je le fais ?

Manque de confiance en soi, besoin de réponses, quête d’explications. Ca me rassure, ça me calme de pouvoir rationnaliser ce qui m’échappe, surtout lorsque ça me concerne. C’est ma maladie, c’est mon angoisse qui me fait agir comme ça. C’est facile.

Je ne suis pas mon angoisse. Elle fait partie de ma vie, mais elle n’est pas ma vie.

Humeurs

“Mes parents m’ont rendu dépressive…

… Et je ne vais pas en mourir.

Je n’ai pas d’enfants et je ne pense pas en avoir de si tôt.

Je n’ai pas d’attraits particuliers pour les enfants et je ne sais pas si ça sera le cas un jour.

Je ne suis pas maman et je ne sais pas ce que ressent une mère qui a eu eu un être dans son ventre et de le voir sortir par un de ses orifices.

Par contre, j’ai été enfant, adolescente, jeune adulte et en cours d’être certifiée adulte. J’ai grandi avec une famille standard, des parents toujours mariés, la maison, les chiens, le jardin. C’est si parfait.

Oui mais alors, être parent = droit de raison ?

Qu’un parent se fasse du souci pour son enfant, c’est compréhensible. On veut son bien, le protéger, que rien ne lui arrive. Qu’on agisse par instinct me semble très bien. Qu’on agisse par devoir me semble triste.

Qu’un parent veuille conseiller son jeune adulte grâce à son expertise de vie – nos parents, ces sages gens – sera un réflexe que j’aurai très certainement moi aussi lorsque des rides marqueront mon visage satiné. Qu’on veuille lui faire comprendre que c’est que l’un qui a raison « Parce que c’est comme ça », c’est triste.

Qu’un parent veuille aider et épauler son adulte dans des moments difficiles me semble être un réflexe de protection. Qu’on veuille le piétiner de par sa suprématie et refuser d’accepter qu’eux aussi, sont fatigants, c’est triste.

Non, nos parents ne sont pas parfaits. Nos parents ne sont pas des êtres venus d’une autre galaxie. Nos parents sont des personnes – je vous jure. Ils pensent, ils ont faim, ils ont soif et leurs opinions ne sont pas forcément les nôtres. Nous ne sommes pas obligatoirement un résultat de leurs idéaux et de leur éducation. Ils n’ont pas un savoir infini et la réponse à tout. Ils ne savent pas mieux résoudre les problèmes que nous. Ils ne savent pas forcément ce qui nous pousse réellement à être une meilleure version de nous-mêmes.

A vouloir parfaire et me plier à leurs souhaits exacerbés, je me suis oubliée en tant qu’individu. Individu. Individuel, unique. Le mot hurle, notre tête le tait.

Les parents qui détruisent

Certes, des parents bienveillants, qui font juste, existent. Des parents qui font faux, ça existe aussi. Nos parents peuvent être sujets à des troubles psychiques,  avoir des idées saugrenues et vivre dans un univers parallèle au nôtre.

Nos parents ont vécu dans d’autres contextes, avec d’autres idées. Ils n’ont pas vécu sous les mêmes doctrines. Il est très probable que leurs idées du bonheur, de la perfection, de la réussite, ne correspondent pas à nos idées.

Je n’ai parlé que des parents jusqu’ici, parce que je tiens à finir par le plus important. L’individu que nous sommes. C’est notre droit d’être entendu, notre droit de choisir.

Je ne peux pas me permettre de parler au nom de personne, c’est pourquoi je ne parlerai qu’en mon nom. Noa, celle que je suis, avait tellement peur du rejet, de faire faux, d’être corrigée, qu’elle s’est fait très petite et très frêle. Noa, l’adulte qu’elle est devenue, a peur. Elle pleure, elle angoisse, elle veut s’éteindre, car elle n’est pas valorisée en tant qu’individu. Elle n’est valorisée que quant aux valeurs que ses parents veulent qu’elles remplissent. Une liste de courses. Une poupée personnalisée.

L’angoissée modelée

J’aimerais tellement avoir la solution pour foutre un coup de pied à cette boule au ventre qui vient à chaque fois que je franchis le seuil de la maison, sauf que je sais qu’un échec, qu’un mauvais commentaire m’attend au tournant. Le pouvoir des mots n’est pas à négliger et qu’il est bon d’entendre un compliment, plutôt que d’un « Pourquoi tu ne parles pas, t’es encore de mauvaise humeur, c’est ça ? ».

La réalité, c’est que personne n’a une vie parfaite. Nous avons tous nos périodes un peu meilleures, un peu pires. Si pour moi la famille est un fléau, elle est une bénédiction pour un autre, et vice versa.

Le plus important reste de savoir s’entour des bonnes personnes parce que, croyez-moi, il y en a. Il y a des personnes dont la bonté est réelle, dont la bienveillance est infinie, dont leur foi en vous est existante. Des personnes qui voient votre potentiel, votre volonté, votre envie de vous battre. Pas besoin d’en avoir une ribambelle, juste une suffit. Et rien que pour le sourire de cette personne, le combat mérite les cicatrices.

“Je ne te demande pas de me comprendre, ni d’être d’accord.”

On vit dans une société dans laquelle les parents sont sacralisés. Malgré les dogmes… Devinez-quoi ? On ne doit rien à personne, parents inclus. 

Il s’agit d’un véritable deuil. C’est long, c’est compliqué, c’est douloureux. Mais c’est faisable.

Humeurs

Oui, je suis parfaite.

… ou j’aimerais pouvoir le faire paraître.

Le cas que j’aimerais aborder avec vous aujourd’hui est celui de l’entretien d’embauche. En général, on peut établir que le processus est celui-ci :

  • Je recherche du travail. Je postule. Je postule. Je postule. Je postule. Je reçois un refus. Je postule. Je postule. Je postule. Je postule. Je reçois un refus. Je postule. Je postule. Je postule. Ce processus peut se répéter ad eternam -1 = invitation à un entretien.

A ce moment, on y croit tellement peu qu’on se sent comme un enfant devant ses cadeaux de Noël. On est fier d’avoir enfin obtenu unentretien. Soyons optimistes et disons que ce poste, il nous fait vraiment envie. La réaction logique est de vouloir montrer notre meilleur profil à notre employeur afin de maximiser les possibilités de passer à la phase suivante.

Nous passons tous par le même bateau et tous les employeurs vont nous poser les mêmes questions, même si tournées de façon différentes. Leurs questions banalesveulent que vous mettiez en avant votre originalité.

Mes petits conseils :

  • Soyez clair, bref, précis.
  • N’énumérez pas vos qualités comme s’il s’agissait d’une liste de courses. Mettez-vous en situation et pensez aux retours que vous avez au travail, dans votre cercle d’amis, dans votre quotidien. C’est de là que vous allez puisez des exemples concrets que vous allez pouvoir illustrer. L’employeur ne va pas vous croire juste parce que c’est vous. Il veut être convaincu.
  • Ne tombez pas dans les banalités des défauts tels que « je suis maximaliste, mais c’est bien », « je suis pointilleux, mais c’est bien ». Soyez original et unique, comme l’être que vous êtes. N’oubliez pas que reformuler n’est pas mentir. Vous pouvez affirmer que vous avez du caractère, que cela vient du fait que vous avez les idées claires, que vous aimez être convaincu. Vous pouvez dire que vous êtes impatient, car vous considérez que le temps est précieux et qu’on peut toujours se donner les moyens de faire le travail efficacement, sans perdre votre temps ni celui des autres. Tout est une question de formulation. Encore une fois, le pouvoir des exemples en main est à considérer !

Les gens faces à vous sont des humains et donc naturellement imparfaits. Ils ne sont pas toujours au top. Ils ne font pas toujours tout juste. Leur expérience du terrain, leur savoir-faire, leur salaire, ne les range pas au rang de dieux. Ils accomplissent des tâches, vous en accomplirez d’autres et vous serez tout autant utile qu’eux. De ce fait, pendant l’entretien, soyez vous-même. Ne restez pas en apnée. Respirez, souriez, soyez détendu. Le sourire est un vecteur de bien-être et de mise en confiance.